Les ados du CSC Malakoff partagent leurs regards sur la multiculturalité. L’exposition de l’Université des Futures Africains présentée au Lieu Unique à Nantes au printemps 2021 a pu contribuer à enrichir leurs points de vue sur le continent. L’occasion d’échanger sur les apports mutuels des différentes cultures.
ACCOORD d’Experts, l’émission des jeunes de l’ACCOORD, donne la parole aux ados sur les ondes de la radio SUN à Nantes. Pour cette seconde émission, Antoine Brisset, animateur spécialisé numérique à l’ACCOORD, Tracy Lixfe, animatrice ados et trois expertes du Centre socioculturel de Malakoff, Safa, 12 ans, élève à Sophie Germain, Anissa, 11 ans, qui aime écouter Jul et Insaf, 13 ans, habitante également du quartier Malakoff, se sont donnés rendez-vous dans les studios du Son Unique.
Sujet du jour : la multiculturalité à Nantes après la découverte de l’exposition UFA – Université des Futurs Africains, présentée dans le cadre de la saison Africa 2020 au Lieu Unique à Nantes. L’exposition interroge les représentations du continent africain et son évolution contemporaine. Pour cela, elle a fait appel à des artistes et chercheurs venus de Mauritanie, d’Afrique du Sud, de Guyane, du Cameroun, du Tchad, du Ghana, du cap Vert ou encore de République démocratique du Congo.
Alors comment avez-vous trouvé cette exposition au Lieu Unique ?
L’exposition explique beaucoup de choses sur l’Afrique : le style vestimentaire, les habitations et comme on pense le continent. Nous avons vu par exemple des drapeaux, symboles de l’Afrique, une structure faite part des architectes représentant une petite maison en toile et en bois, une grande feuille avec des constellations d’étoiles, car les africains aussi voient les étoiles !
Qu’est-ce qui a changé dans votre perception sur le continent africain ?
L’Afrique s’est développée, les maisons sont différentes aujourd’hui, comme les gens.
La première image qui venait avant, c’était celle d’un continent pauvre, la sécheresse…
Contrairement à ce que l’on pense, ces pays ont énormément de richesses. Et les africains sont débrouillards.
L’Afrique a beaucoup changé, nous avons découvert l’Ecole des Mutants, une plateforme collaborative d’art et de recherche créée à Dakar en 2018.
Nous avons pu voir une œuvre – un tas de sable avec des composants électronique – qui dénonce le fait que nos déchets que l’on dit recyclés se retrouvent dans les pays d’Afrique.
Qu’avez-vous retenu de cette exposition Université des Futurs Africains au Lieu Unique ?
On rentrait un peu comme dans un bar, on avançait dans un grand espace noir et puis, on a vu des plantes que les ancêtres utilisaient pour se guérir avant, une grande statue en papier qui symbolise la façon dont les africains se débrouillent, quelqu’un reprenait le langage de ces ancêtres africains, on a vu aussi un nouveau Dubaï en construction sur l’Ile de Gorée au Sénégal.
Nous pensons que nos téléphones sont recyclés mais l’œuvre nous montrait pleins d’ordinateurs, de téléphones cassés qui sont directement jetés dans des endroits, ça pollue en fait !
L’occasion de se questionner sur notre capacité à jeter dans les espaces de recyclage.
Est-ce que vous recommanderiez cette exposition ?
Oui, vivement, elle nous ouvre les yeux sur l’Afrique en vérité !
Tout le monde peut y accéder, en plus elle est gratuite.
Cela ouvre les yeux pour ceux qui pense que l’Afrique, c’est avant tout la sécheresse, un continent pauvre !
Comment vous vous sentez avec la mixité culturelle dans une ville comme Nantes ?
On apprend de nouvelles choses, on se fait de nouveaux amis. Ils nous apprennent leurs traditions, leurs langues.
On a des traditions différentes à Malakoff. Les religions aussi sont différentes, pour nous, au contraire, c’est plutôt chouette plutôt que de se faire la guerre entre religions. C’est bien de découvrir les autres cultures.
Et concernant la musique ?
On écoute du rap américain : Travis Scott, Drake, Nicki Minaj, Lil Pump, Pop smoke, XXXTentacion, tous, sont très connus !
Les influences sont africaines mais pas que. Oui, ils sont afro américains. Nous écoutons aussi les rappeurs français, il y a beaucoup de franco…quelque chose ! Ils peuvent aussi glisser des mots de leurs pays d’origines, des expressions arabes par exemple. C’est le langage de quartiers avec des mots inventés. On pense aussi à Aya Nakamura. Ses paroles, c’est comme le langage texto qui transforme les mots. Une femme, c’est une go. Nous, on transforme souvent les mots avec un mélange entre français et arabe comme « oh, miskine » (le pauvre).
Retrouvez l’intégralité de l’émission radio enregistrée en juin 2021 sur SUN, le Son Unique :