La culture en partage
Naît un siècle après l’abolition de l’esclavage à Fort-de-France en Martinique, Patrick Chamoiseau est le dernier d’une famille de cinq enfants. L’écrivain réside une dizaine d’années en métropole avant de retourner vivre en Martinique, il y a vingt ans. Conseiller d’insertion et de probation, l’homme accompagne les détenus dans leur insertion professionnelle et familiale. Le romancier, profondément attaché à la lecture, commence à écrire après la découverte de livres reçus par ses frères et sœurs comme prix d’excellence à l’école, rangés tel un « trésor » par sa mère, dans une penderie. Patrick Chamoiseau, enfant, les feuillette et plonge dans les romans de Zola, Lewis Caroll ou encore Pagnol. Depuis, ses romans, essais et poèmes sont reconnus dans le monde entier. En 1992, il obtient le prix Goncourt pour Texaco et sillonne l’hexagone pour parler notamment de ce qui fonde la culture créole.
La Martinique, petite île des Caraïbes, devient une colonie française en 1635. Des millions de noirs d’Afrique sont capturés pour travailler dans le système des plantations : des champs de coton en Amérique et des champs de canne à sucre, de tabac et de café au Brésil et dans les caraïbes, sur des hectares de terre. Mutilés et fouettés, ces esclaves sont 80 000 en 1778 pour 12.000 Blancs, les négriers. La langue créole naît dans ses plantations, elle est la langue maternelle de Patrick Chamoiseau. Interdite à l’école, le travail d’écriture s’élabore alors dans la langue française, considérée à l’époque comme noble et porteuse de culture. Au micro de Salma, Melissa et Leslie à la Mairie de Nantes, Patrick Chamoiseau se livre sur sa vie et partage ses réflexions sur ce qui fonde un individu en devenir.
« Celui qui écrit, c’est celui qui lit. Nous avons un développement de l’imaginaire, c’est ce qui constitue la base de notre esprit, un ensemble de croyances, de vérités qui détermine ensuite tout ce que nous faisons! »